Pourquoi le Magic Quadrant de Gartner sur les TMS ne répond pas aux besoins des chargeurs
Il est temps d'admettre que ce rapport ne reflète pas les véritables besoins des professionnels du transport.
Soyons clairs : le Magic Quadrant de Gartner n'est pas conçu pour les chargeurs. Il est conçu pour les fournisseurs.
Chaque année, Gartner publie son classement des systèmes de gestion du transport (TMS). Et chaque année, le même schéma se répète : les mêmes grands éditeurs sont en tête, les mêmes critères sont appliqués, et les préoccupations des utilisateurs finaux sont ignorées ou minimisées.
Voici pourquoi ce classement est déconnecté des réalités du terrain :
1. "Capacité d'exécution" ? Quand la mise en œuvre prend 18 mois, cela n'a plus de sens.
Les leaders du quadrant sont souvent des solutions complexes, longues à déployer, avec des intégrations coûteuses. Gartner valorise la stabilité et l'étendue des fonctionnalités, mais oublie l'essentiel : les chargeurs ont besoin de rapidité, de simplicité et d'agilité.
Un TMS doit être opérationnel en 8 à 12 semaines, pas en 18 mois. Il doit s'intégrer facilement à votre ERP ou WMS, et être utilisable sans formation intensive. Gartner ne récompense pas cela. Pourquoi ?
2. "Vision" = budget marketing, pas innovation réelle
Gartner parle beaucoup d'IA, de GenAI, etc. Mais regardez qui est qualifié de "Visionnaire" : souvent ceux qui investissent massivement en marketing, pas ceux qui offrent une réelle valeur ajoutée.
Des éditeurs comme Pando, Shipwell ou Shipsy sont qualifiés de "Visionnaires", mais placés en bas du classement. Pendant ce temps, des solutions peu innovantes restent en tête. Est-ce que le budget marketing compte plus que l'expérience utilisateur ?
3. Où sont les retours des clients ?
Gartner accorde peu de poids aux retours des utilisateurs. Le critère "expérience client" est noyé parmi d'autres. Les frustrations réelles — retards, coûts cachés, intégrations manquantes — sont ignorées.
Pourquoi Gartner ne publie-t-il pas un classement basé sur la satisfaction client ou le NPS ? Peut-être parce que les résultats ne correspondraient pas à leurs favoris.
4. Des critères d'entrée qui excluent les challengers
Pour figurer dans le quadrant, un éditeur doit avoir :
50 clients actifs
10 clients hors de sa région d'origine
10 millions de dollars de revenus
Ces critères excluent de nombreux éditeurs innovants, agiles, qui répondent pourtant aux besoins réels des chargeurs, notamment les PME et les marchés émergents.
5. Une vision centrée sur les États-Unis et l'Europe
Le quadrant est largement axé sur l'Amérique du Nord et l'Europe. Les chargeurs en Asie, en Afrique ou en Amérique latine sont peu représentés, alors que ce sont des marchés en forte croissance.
6. Indépendance du rapport ? Vraiment ?
Les éditeurs paient pour des briefings, des webinaires, et pour utiliser le badge du Magic Quadrant dans leur marketing. Cela crée une pression — implicite ou non — pour jouer le jeu des analystes.
Certains éditeurs méritent leur place. D'autres profitent simplement de leur notoriété passée.
Conclusion : Ne laissez pas les analystes choisir votre technologie
Le Magic Quadrant peut être un point de départ, mais il ne doit pas être la seule référence.
Les chargeurs doivent exiger :
Une mise en œuvre rapide
Une tarification transparente
Des retours utilisateurs réels
Un support régional adapté
Une innovation concrète, pas seulement en présentation
Tant que Gartner ne recentrera pas ses priorités sur les préoccupations quotidiennes des professionnels de la logistique, ce classement restera déconnecté des réalités.
Et vous, qu'en pensez-vous ? Avez-vous choisi un "Leader" et regretté ? Ou trouvé une pépite parmi les "Niche Players" ?
Partagez votre expérience dans les commentaires — la parole est aux professionnels, pas aux analystes.